Autonomie des Universités : le fils à Môman pense à la grève.
Mon cher Canard,
Vous rappelez-vous Bruno Julliard, le Fils à Môman ? Eh ! bien, le voilà qui menace :
" Devant l'opposition des syndicats, notamment de l'Unef, au texte sur l'autonomie des universités, Nicolas Sarkozy a durci le ton mercredi assurant qu'il n'abandonnerait pas au motif que
ce serait "trop risqué politiquement" et annonçant des moyens
supplémentaires pour les universités volontaires.
"On ne peut pas dire sans arrêt que le XXIe siècle sera le siècle de la
connaissance et garder notre système universitaire à l'abandon pour la
seule raison qu'il serait trop risqué politiquement de le réformer", a
déclaré le président de la République devant les parlementaires UMP.
"Tout le monde est d'accord sur la nécessité de le réformer, un seul
argument s'y oppose: c'est dangereux", a-t-il ajouté, suggérant à "ceux
qui n'aiment pas le danger" de "choisir une autre activité".
L'avant-projet de loi sur l'autonomie des universités présenté par la
ministre Valérie Pécresse a été accueilli fraîchement par les acteurs
de l'université, en particulier les étudiants de l'Unef qui ont mené la
bataille contre le CPE en 2006.
Personnels, présidents d'université et étudiants reprochent dans leur
quasi totalité au texte de prévoir que seules les universités qui le
peuvent et qui le souhaitent accèdent, sans obligation ni date butoir,
à leur autonomie financière, en matière de ressources humaines comme de
propriété des locaux.
"Toutes les universités ont la capacité d'accéder à l'autonomie, à leur
rythme, n'opposons pas les universités entre elles, elles peuvent
toutes progresser vers ce nouveau statut", a estimé Michel Lussault, 3e
vice-président de la Conférence des présidents d'université (CPU).
"Ce n'est pas acceptable, nous allons utiliser le temps qu'il reste
pour l'amender mais si au bout du compte il reste en l'état, nous
organiserons la mobilisation des étudiants", a prévenu de son côté
Bruno Julliard, président de l'Unef.
Pour manifester néanmoins sa volonté de "prendre (ses) reponsabilités",
le chef de l'Etat a pris le risque mercredi de mécontenter plus encore
les opposants au texte présenté mardi. Il a affirmé que les universités
qui "choisissent le nouveau statut recevront des moyens
supplémentaires".
Il s'agit d'"une incitation pour encourager les universités à prendre
leur autonomie et les épauler dans cette démarche", a expliqué l'Elysée
à l'AFP, en précisant qu'"il n'y a pas de limitation a priori au
volontariat" qui pourra concerner toutes les universités.
La ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Pécresse "mettait de l'huile dans les rouages, (Nicolas Sarkozy) met de l'huile sur le feu", a déclaré Bruno Julliard mercredi, se disant "abasourdi".
Il a aussi regretté que l'avant-projet de loi prévoit que les
universités pourront soumettre l'entrée en deuxième cycle (master 1,
bac+4) aux "conditions définies dans les conseils d'administration", ce
qui revient pour lui à "une sélection".
"C'est incompréhensible, on avait un engagement qu'il n'y aurait pas de
conditionnement des moyens", s'est étonné Bruno Julliard, jugeant de
plus que M. Sarkozy se montrait "très agressif".
"Il s'agit d'un contresens", a commenté Michel Lussault, de la CPU. "La
France a besoin de toutes ses universités, c'est une erreur de croire
qu'en développant seulement certaines universités, nous arriverons à
répondre aux besoins de formation et de recherche", a-t-il analysé. (Sources : Y/A)
Le Commentaire du Canard Mal-Pensant :
Sarko piétine la vénérable fourmilière universitaire : et encore, quand j'écris "fourmilière", je suis vraiment gentil - normal, il est tard ...
Abasourdi, qu'il est, le petit Bruno ? Sans blague ? ... Tu veux mon avis : il n'a pas encore réalisé qu'il ne se trouvait plus en face de Chirac et de Villepin ... Ca va lui faire un choc, quand il va voir la différence ... Enfin, faut bien que jeunesse se forme, pas vrai ? :-)