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Le Canard Mal-Pensant
13 janvier 2006

La FCPE et l'intégration scolaire.

Un collège dans le 93, non loin de Paris. Une classe de 5ème.

Une pré-ado de 12 ans environ : elle est née au Maroc mais sa mère a divorcé (il faut du cran pour ça, là-bas, je le signale) et s'est remariée avec un Français. La petite est impeccable : gentille, nette, bien élevée, travailleuse et désireuse de réussir.

Dans la même classe, un pré-ado de 13 ans à peu près. Né sans doute en France mais dont les parents sont originaires d'un pays d'Afrique noire. Le garçon a déjà causé des troubles dans le collège, il pose au "caïd" avec toute la sottise et l'arrogance qu'on peut avoir parfois à cet âge.

Le garçon trouve la fille à son goût. Mais ce n'est pas réciproque. La petite l'évite et refuse de devenir sa "copine." C'est son droit, non ?

La semaine dernière et pour ces motifs, le garçon la frappe en pleine cour : une ecchymose à l'arcade sourcillière, une autre à la bouche. La petite est envoyée à l'infirmerie puis chez elle. Un médecin constate les dégâts. Le jeune "caïd" est exclu temporairement.

Les parents de la petite, bien évidemment, attendent une exclusion définitive, d'autant que le parcours de l'agresseur est loin d'être clean. Le proviseur, assez ennuyé, leur fait savoir que la FCPE du collège est hostile à l'exclusion, mesure qui risque de "traumatiser" celui ou celle à qui elle s'applique.

Oui, c'est cela, mesdames et messieurs de la FCPE : ne traumatisons pas ce pauvre enfant. S'il frappe et s'il rend la vie impossible à tant d'élèves (et de profs), c'est qu'il est déjà gravement traumatisé. Faisons mieux : offrons-lui d'autres élèves (des filles surtout) pour qu'il expulse son mal-être en les utilisant comme punching-balls.

Bien sûr, il y a des risques pour que, dans deux ou trois ans, il ne se contente plus de tabasser celles qui refuseront de sortir avec lui. Qui sait ? Peut-être qu'il s'en prendra même à un professeur de sexe féminin ... Mais ça n'a pas d'importance : tant qu'il sera mineur, on le protègera. Ensuite ... Ma foi, ensuite, il sera majeur et responsable, n'est-ce pas ? Les Ponce-Pilate de la FCPE s'en laveront les mains en toute tranquillité : ils auront refilé le bébé à la Police (qu'ils sont les premiers à critiquer,d'ailleurs) et aussi aux magistrats (qu'ils critiquent aussi, ben voyons, c'est si facile d'encourager le foutoir et ensuite de retirer ses billes !).

De même, lorsque ce garçon ne trouvera aucun débouché sur un marché du travail déjà bien restreint, il aura tout loisir de s'en prendre à la société, aux racistes infâmes qui le jugeront bien sûr sur sa couleur de peau, sur sa façon de porter sa casquette de marque (toujours de marque) à l'envers, etc, etc...

Après avoir vitupéré la société, l'Occident, que sais-je encore ? ... il deviendra un délinquant à plein temps - mineur, il ne l'était qu'à temps partiel et on aurait pu le freiner mais forcément, maintenant, le pli est pris. Et tintin pour l'intégration.

Mais il y a pire.

Considérons sa petite victime d'aujourd'hui. C'est une enfant issue elle aussi en partie du milieu de l'immigration. Elle a entendu sa mère parler de la France comme d'un pays où les femmes avaient autant de droits que les hommes.

Et que voit-elle ? Que, dès le collège, la fillette qui refuse de faire ami-amie avec un garçon qu'elle n'apprécie pas est violemment prise à parti par ce garçon, insultée, bousculée, frappée.

Mieux : que, dans l'histoire et aux yeux de certains adultes qui détiennent l'Autorité, c'est ce garçon qu'il faut plaindre et non pas elle, pourtant la seule et véritable victime dans l'affaire.

Quand on a 12 ans, on est particulièrement sensible à l'injustice et il y a là injustice d'autant plus frappante que notre petite amie a été atteinte dans sa chair. Je pense que cette enfant s'en tirera mais elle sait déjà une chose, hélas ! C'est que ceux qui devraient la soutenir ne feront rien pour elle : ils passeront à côté d'elle comme si elle n'existait pas.

Ah ! on écoute les jeunes mâles qui brûlent les voitures de leurs voisins et cassent les vitrines. Mais leurs soeurs, en France, on s'en fout - ou je me trompe ? On aidera les garçons mais les filles devront se débrouiller toutes seules - il faut dire que, depuis le temps, elles y sont habituées et qu'elles réussissent très bien. ;)

Autre question qu'il faut poser : faudra-t-il revenir à la non-mixité dans l'école publique pour que nos filles soient enfin protégées d'apprentis-violeurs?

Dans notre République qui se veut en principe laïque et démocratique, ça la foutrait mal, non ?

Mais la FCPE applaudirait, je suppose. Alors, évidemment, il n'y a qu'à s'incliner.

Eh ! bien ! moi, je ne m'inclinerai jamais.

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