Il y a insulte et insulte ou Selon que vous serez de droite ou bien de gauche ...

Quand Georges Frêche s'était déclaré partisan du fameux article 4 de la loi du 23 février 2005 portant sur la reconnaissance du rôle positif de la colonisation française, et avait entonné un chant "colonialiste", le P.S. était devenu tout rouge et avait baissé la tête. Point à la ligne.

Puis, le P.S., obéissant aux ordre de M. Boutteflika, avait grimpé comme un seul homme (moins Georges Frêche, bien entendu ) à l'assaut des "honteuxringardsracistesfachosdedroite".

Sarko, fidèle à sa nature teigneuse, n'avait pas cédé un pouce de terrain tandis que, derrière lui, Villepin se rongeait les ongles et Chirac voyait là un moyen d'affirmer une dernière fois que le Chef, c'est bien lui.

C'est donc Jacques Chirac qui a fait supprimer le fameux article qui "insultait" tant de personnes en Afrique du Nord et ailleurs, sans oublier tous ces malheureux du MRAP, du CRAN et autres ... sur le sol français.

Mais voilà que Georges Frêche s'en est pris aux harkis, lesquels se sont battus pour la France au temps de la guerre d'Algérie. Il les a traités de "sous-hommes" et de "lécheurs de bottes" à la solde des "gaullistes qui les ont laissé massacrer." (La gauche, bien sûr, avec ses innombrables "porteurs de valise" pro-FLN, n'a jamais laissé massacrer un seul harki, un seul Algérien, un seul Arabe, etc ... C'est bien connu.)

Stupeur, puis colère des harkis. Voyez ici la suite.

Alors, bien sûr, rien qu'au mot de "sous-hommes", les naïfs (il en reste quelques uns en France : si vous lisez régulièrement le Canard, je ne pense pas que vous le soyez) s'imaginaient déjà que nos cadors du P.S. allaient, là encore, se lever comme un seul homme (toujours sans Georges Frêche mais bon, on commence à s'y habituer, à ce que M. Frêche ne soit qu'une cellule baladeuse du P.S.) pour protester en choeur et avec âme.

... Eh ! bien ! non ! dites donc ! C'est l'UMP qui s'est tapé tout le boulot - oui, l'UMP, une bonne partie des "honteuxringardsracistesfachosdedroite" !

Sarkozy, Villepin, bref, tout le monde à droite (sauf Le Pen) s'est fait un plaisir d'enfoncer le clou. (A gauche, par contre, euh ... rappelez-moi ce qu'en ont dit Madame Buffet et M. Besancenot ? J'ai comme un trou de mémoire ...)

Du coup, les pontes du P.S. ont tout de même asticoté Georges Frêche pour qu'il condescende à des excuses, proférées du bout des lèvres. Et puis, comme les gens du P.S. l'ont dit aux journalistes : "Il a fait des excuses. On n'en parle plus !" (En revanche, le "karscher" de Sarko, le P.S. - s'il existe toujours, bien entendu - en reparlera encore dans cent ans ...)

Voilà pour le P.S.

Parce que le P.S., il a des élections dans 15 mois et une campagne à mener. S'il se met le tout-puissant Georges Frêche à dos, ça va être terrible, vous comprenez ?

M. Aounit, du MRAP, est pour sa part tellement occupé avec les choquantes caricatures du soit-disant prophète (très grave, ça, très insultant) qu'il a déclaré qu'il "étudierait prochainement les recours juridiques dans l'affaire Frêche." Le CFCM n'a rien dit (les harkis ne seraient-ils pas musulmans ?) Le CRIF non plus, je crois - mais c'est normal parce que les harkis, c'est certain, ne sont pas juifs.

Enfin, aux dernières nouvelles, Benoît XVI n'a pas jugé utile de se pronconcer sur cette injure. Pourtant, puisque le CFCM a l'air de le penser, peut-être que les harkis sont catholiques ?

Ce qui peut se traduire sous cette équation très simple :

Si l'on publie une caricature (avec ou sans bombe) de Mahomet, on humilie les musulmans. Si l'on traite les harkis de "sous-hommes" et de "lécheurs de bottes", on n'humilie personne.

Finalement, Shakespeare avait raison : il y a quelque chose de pourri dans le royaume ...

Mais ce n'est pas d royaume du Danemark dont nous parlons, hélas ...