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Le Canard Mal-Pensant
6 juin 2006

Si La Fontaine était encore en vie ...

... nul doute qu'il retirerait une fable grinçante des mésaventures actuelles du P.S. où l'on voit les ténors (essentiellement mâles) de ce parti faire front dans une union aussi touchante que ridicule contre les arguments iconoclastes de Ségolène Royal.

Mardi, trois anciens ministres proches de Lionel Jospin sont montés au créneau mardi pour défendre le bilan des années 1997-2002. Daniel Vaillant a appelé Mme Royal à avoir "un comportement qui montre qu'on n'est pas dans l'ambition personnelle mais dans l'ambition collective". Il lui a aussi conseillé d'"éviter de se démarquer d'un bilan auquel on est associé, notamment quand on a été ministre". Jean Glavany a assuré "ne l'avoir jamais entendue critiquer les 35 heures quand ils étaient membres du gouvernement ensemble". Quant à Claude Allègre, il a déploré l'existence d'une "course : Sarkozy court derrière Le Pen et Royal derrière Sarkozy". Ils ont aussi pointé les risques pour le PS. "Entendre une candidate potentielle prendre autant de distance à l'égard du Parti socialiste, de son projet, de son histoire, de sa culture va poser un problème quant à sa désignation", a ainsi jugé Jean Glavany.

Claude Allègre est allé plus loin. "Ségolène Royal est en train de couper le parti en deux (...) Elle ne mérite pas" d'être désignée, a-t-il dit. Lundi, Benoît Hamon, porte-parole du courant NPS au Parti socialiste, avait déjà appelé Mme Royal à "arrêter de jeter des bombes". A l'extrême-gauche, dont les voix seront nécessaires au second tour de la présidentielle, Olivier Besancenot (LCR) a prévenu mardi que Ségolène Royal n'est "assurément" pas la meilleure candidate "pour l'ensemble de la gauche". Selon lui, il "reste à prouver" que son projet sera socialiste. (Nouvel Obs.)

Allègre voit juste mais n'est-il pas temps justement que le P.S. redevienne ce qu'il était jadis, c'est-à-dire un parti authentiquement républicain et ... laïc ?

Quant au petit Besancenot, sur quoi se base-t-il pour affirmer d'ores et déjà que le projet de Mme Royal n'est pas socialiste ? Qu'en sait-il, lui, du vrai socialisme ?

Enfin, l'électeur s'amuse bien : c'est déjà ça. ;O)

 

 

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