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Le Canard Mal-Pensant
16 juin 2006

Sur le scandale de la mise en accusation de la SNCF.

Je rappelle au passage que la SNCF a décidé de faire appel.

En tous cas, c'est avec un vif plaisir que j'ai pu constater la lucidité de l'équipe de "Marianne" sur cette affaire proprement scandaleuse et qui vise à enfoncer un peu plus notre pays dans la boue d'une repentance dépassée.

En outre, au courrier des lecteurs, j'ai trouvé cette superbe lettre de Guy Bertrand, président de l'Union nationale des orphelins de déportés, fusillés, massacrés que je me permets de vous reproduire in texto car non seulement elle fait chaud au coeur mais encore elle prouve que, en dépit des reptations sournoises de tous les communautarismes, nombre de citoyens de ce pays se considèrent avant tout comme Français et font passer leur pays avant leur religion et/ou les racines de leur famille :

"Les associations d'orphelins victimes du nazisme regroupées au sein de l'UNODEF ne sauraient s'associer à l'action actuellement entreprise à l'encontre de la SNCF et, partant, à l'égard de notre pays.

Si nos parents sont partis pour les camps de la mort, la responsabilité en incombe uniquement aux nazis et à leurs complices de Vichy ; la SNCF n'a fait qu'agir sous la contrainte de l'occupant, même si l'on peut regretter que les derniers trains de déportés n'aient pu être stoppés.

Accuser la SNCF, c'est méconnaître l'héroïsme des milliers de cheminots résistants dont bon nombre y laissèrent la vie, c'est oublier les centaines d'entre eux victimes des bombardements, des mitraillages ou des massacres, c'est oublier les gestes miséricordieux de tous ceux qui tentaient de donner à boire aux malheureux enfermés dans les wagons à bestiaux ou qui recueillirent et transmirent les pauvres messages jetés sur les voies par les déportés qui allaient en enfer.

Et après la SNCF, pourquoi ne pas attaquer le ministère de la Justice, qui gérait les prisons, le ministère de l'Intérieur, qui dirigeait les forces de police ou celui de la Défense nationale, dont dépendaient les gendarmes?

Nous refusons de nous associer à des opérations qui s'apparentent de plus en plus à une offensive contraire à l'honneur de notre pays : si tous les Français ne furent pas des héros, ils ne furent pas tous des lâches ou les complices des nazis.

Assez de repentance, nous devons vivre avec notre histoire qui, comme celle de tous les peuples, contient des pages noires mais aussi des pages glorieuses qui ont permis de faire de notre pays une aire de libertés qu'envient bien des peuples. Tournons-nous vers l'avenir en nous inspirant de l'esprit de sacrifice de ceux qui furent l'honneur de la France."

Lisez, relisez. C'est superbe, il n'y a pas à dire et ça fait passer un frisson dans les veines parce que la dignité et la noblesse sont ainsi faites : elles touchent droit au coeur, sans façons.

 

Merci à Guy Bertrand, merci à toutes celles et tous ceux dont il s'est fait le porte-paroles et merci à "Marianne" pour avoir publié ce courrier. ;O)

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