Arlette : 65 ans et pas une ride !

C'est hier, 5 décembre 2005, qu'a été officiellement annoncée la prochaine candidature d'Arlette Laguiller aux présidentielles 2007.

Affirmer que j'apprécie l'idéologie qu'elle défend serait mentir. De plus, toutes les fois qu'elle fait un discours, elle semble ne s'adresser qu'aux "travailleuses" et aux "travailleurs", ce qui me donne le sentiment (peut-être injustifié) qu'elle m'exclut de son auditoire et de ses préoccupations, moi qui, comme tant de Français nés dans les années 60, sais depuis belle lurette que je ne bénéficierai jamais d'une retraite digne de ce nom.

Mais à part ça, Arlette, je l'aime bien. Je trouve qu'elle a du cran et que, pourtant, elle n'a pas la grosse tête. Elle possède une espèce de charisme tranquille et serein, qui n'agresse pas et qui suit son petit bonhomme de chemin, vaille que vaille, présidentielles après présidentielles ... Elle est simple, elle a même l'air de croire à ce qu'elle dit, elle ne fanfaronne pas (le petit Bezancenot devrait prendre exemple sur elle à ce sujet) et c'est sans doute pourquoi elle s'impose.

Si je devais la comparer à un personnage littéraire, je la verrais bien en une sorte de Miss Marple (ou de Miss Silver) de la politique, tricotant dans son coin et n'en pensant pas moins, engrangeant, notant dans sa tête tout ce qui peut faire trébucher l'adversaire et le reservant par la suite avec courtoisie mais fermeté.

Bref, à ma grande surprise, j'ai compris hier que, si je ne supporte pas les théories qu'elle expose, dans le fond, j'ai pour Arlette Laguiller une réelle sympathie - pour autant qu'elle ne se commette pas avec les voilées, les barbus et toute cette sorte d'horreurs.

Quand elle ne sera plus là, elle me manquera. Un autre pan de ma jeunesse aura disparu avec elle, comme le jour où j'ai réalisé que plus jamais je ne m'installerais devant mon téléviseur en me disant : "Super ! Ce soir, il y a Marchais !"