Indulgence pour les jeunes de Novembre.
Je viens d'apprendre que la présidente de "Ni Putes Ni
Soumises" avait demandé au chef de l'Etat de se montrer indulgent
envers les mineurs qui avaient été manipulés lors des émeutes de
novembre.
Je vois là une
initiative intelligente. Surtout, ne pas traîner ces jeunes dans des
insitutions où ils se retrouveraient soumis à l'influence de personnes
qui ne pourraient que les renforcer dans leurs idées destructrices
Mais le plus gros, hélas ! reste à faire.
Avant tout, au niveau de l'école, afin d'y rétablir les principes laïcs et républicains. Si les technocrates de l'EN sont enfin mis à la raison, je ne doute pas que la nouvelle génération d'enseignants, succédant aux post-soixante-huitards depuis longtemps reconvertis à l'ultra-libéralisme prôné dans son journal par un Serge July, saura fort bien amorcer le mouvement, pourvu qu'on lui en accorde les moyens.
Beaucoup plus
d'éducation civique et la version modernisée de ce que nous appellions
les "cours de morale." Car, pour être laïc, on n'en a pas moins la
notion du Bien et du Mal, du Respect et de l'Intolérance. Ces notions
existaient avant les religions ! Bien entendu, pour ces dernières, il
faut enfin se décider à aborder l'enseignement de leur histoire et,
partant, celle de l'athéisme.
Submergée par la vague
soixante-huitarde, l'école laïque n'a pas su se reprendre et donner aux
jeunes issus de l'immigration la chance merveilleuse qu'elle avait
offerte à tous les petits Français au temps de la IIIème République. Ce
Moloch triomphant qu'est le Chômage s'est greffé là-dessus pour aboutir
à la triste situation actuelle.
Il est temps de nous rappeler que, que nous le voulions ou pas, tout passe par l'école qui nous apporte à tous nos premières bases véritablement sociales.
C'est parce que l'école
laïque leur offrait une authentique dignité que les jeunes Français de
cette époque ont trouvé le courage d'affronter le monde qui les
entourait.
Souhaitons que, pour les jeunes de Novembre, il ne soit pas encore trop tard. Le
parcours d'un enfant d'immigré - j'en suis une - est déjà suffisamment
difficile quand l'Etat et la société sont les seuls à le marginaliser.
Mais si, en plus, venant de sa communauté ancestrale, la religion et
les parents s'en mêlent, il faudra à cet enfant une volonté et un moral
d'acier pour devenir un citoyen à part entière.