Non, c'est tout.

Le grand rabbin de France Joseph Sitruk avait appelé mardi soir tous les juifs et "tous les non juifs" à participer à la cérémonie, en estimant que ce drame "d'une gravité extrême" devait "provoquer notre indignation collective".

La mort de ce jeune homme fut horrible et injuste. Personne n'en disconviendra. Et il est certain que ses ravisseurs étaient bêtement et ordinairement racistes.

Mais là où je ne suis pas d'accord, c'est sur l'instrumentalisation qui est faite de ce décès.

Pourquoi la mort de ce juif français serait-elle d'une telle gravité qu'on peut la qualifier d'"extrême" alors que M. Sitruk n'en dirait certainement pas autant si le mort avait été un chrétien français, un musulman français ou encore un athée français ?

Si un chrétien, un musulman ou un athée avait été assassiné, il n'y aurait pas eu de cérémonie de ce genre, avec Chirac et Villepin à la clef. Et je vois mal M. Sitruk organiser une cérémonie du souvenir à la synagogue de la Victoire pour quelqu'un qui n'appartiendrait pas à sa communauté !

Donc, pourquoi ? Pourquoi veut-on nous imposer une "indignation collective" alors que M. Sitruk ne l'aurait pas demandée, cette indignation, si le jeune Halimi n'avait pas été israélite, s'il s'était appelé tout bêtement Dupond-Durand ou Ali, s'il avait adoré le Christ, Allah ou encore s'il avait taxé la religion de superstition intolérable ?

Je n'irai certainement pas à cette cérémonie (on peut prier très bien chez soi) et je n'irai pas non plus à la manifestation prévue où l'on cotoiera les habitués du CRIF, du MRAP et de la LDH.

Pas avant qu'on m'ait convaincue de cette fameuse différence, que M. Sitruk voit et que moi, je ne vois pas du tout. Un homme torturé par des meurtriers abjects en vaut bien un autre, non ?